La médiathèque du Fauga a enfin ouvert ses portes. Le covid a largement perturbé l’inauguration mais les premières impressions des visiteurs sont positives. C’est tant mieux. Espérons que ce bâtiment saura trouver son public et fera preuve de sa pertinence.
Car, au-delà de la satisfaction affichée par le maire de voir un projet aboutir, nous redonnons ici notre position sur cette réalisation : c’est un travers commun des élus de vouloir faire des grands projets publics sans tenir compte de la réalité des territoires terrain. L’ancienne bibliothèque, située dans les locaux de la mairie, était jugée trop exiguë. Le Conseil Municipal a alors décidé unilatéralement (comme à l’accoutumée) de monter un projet. Les anciens ateliers municipaux ont été réaménagés à grands frais pour en faire une médiathèque flambant neuve. On notera la présence de deux autres à 3 km (Lavernose) et à 10 km (Muret). Faisant cela, la municipalité a employé plus de 600 000 euros d’argent public (même si la commune n’en paye que la moitié, le reste est aussi de l’argent public, provenant aussi des impôts collectés auprès des citoyens. Ramenés à 100 foyers fiscaux sur le Fauga, chacun aura donc payé 600 euros) pour proposer un service qui existe tout près et qui n’est pas productif de revenus. Il faut rajouter les coûts d’exploitation, puisqu’il a fallu recruter un agent administratif supplémentaire, contrairement aux affirmations au lancement de projet. Nous avions déjà dit à l’époque qu’il aurait mieux valu développer un espace de coworking ou chercher un partenariat avec le privé pour obtenir des loyers, avoir des travailleurs sur Le Fauga. Cela aurait pu apporter des clients à nos (plus très nombreux) commerçants, et limiter les déplacements vers Toulouse.
Aux gilets jaunes qui voulaient notamment comprendre à quoi pouvaient servir les énormes prélèvements obligatoires qui frappaient les salaires et empêchaient de gagner plus, on pouvait répondre que si, à l’échelle des communes, tous les élus se lancent dans des projets comme ceux-là, il est sûr que l’argent public employé ici va manquer ailleurs. La majorité avait insisté sur le fait que les Faugatiens le souhaitaient vivement et étaient nombreux à être inscrits déjà à la bibliothèque. Evidemment, si la question est « Voulez-vous une médiathèque au Fauga ?», la réponse est facile. Mais si la question est « Etes-vous prêt à payer 600 euros de votre poche pour avoir une médiathèque au Fauga ? », la réponse est plus incertaine.
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