Le mode de scrutin aux élections municipales, dans un petit village, assure une faible place au conseiller municipal d’opposition. En effet la majorité obtient d’office la moitié des sièges (arrondi au nombre supérieur). L’autre moitié se répartit en fonction du pourcentage des listes.
C’est ainsi qu’avec 54,78%, la liste gagnante a obtenu 15 sièges. Avec 45,21% des voix, notre liste n’en a obtenu que 4, ce qui était le maximum. Ce sont les règles du jeu, nous le savions et vous direz, il faut bien qu’il y ait une majorité pour pouvoir gérer, trancher, prendre des décisions.
Oui, mais alors que fait un conseiller municipal d’opposition ?
En théorie, à peu près la même chose qu’un conseiller majoritaire. Dans la réalité il y a quelques dissonances.
Ici comme ailleurs, on n’a souvent pas le temps de travailler sur les délibérations soumises à vote. Elles ne sont connues que quelques jours avant et portent les trois-quarts du temps sur des demandes de subventions. On arrive le jour J avec l’impression que tout est ficelé d’avance. L’information se limite à sa plus simple expression, quand on ne la découvre pas comme n’importe quel habitant dans le bulletin municipal ou sur le site de la mairie.
On ne nous demande jamais notre avis puisqu’il n’existe pas de commissions pour traiter des différents sujets locaux. Elles ne sont obligatoires que dans les communes de plus de 3500 habitants et au Fauga, le maire n’en voit pas l’utilité. Les propositions faites par l’opposition sont ignorées, dénigrées, caricaturées. En effet, la majorité voit cela comme un moyen pour prendre l’ascendant sur la gestion de la commune. Ce n’est pourtant qu’une philosophie de vie au sein de la collectivité. Proposer pour qu’il y ait discussion.
Un sentiment d’inutilité ?
Bref on finit par avoir un sentiment d’inutilité, et cela même en étant porté par un groupe de soutien qui essaie d’être constructif.
Tous ces constats sont tellement courants qu’il existe une association des élus d’opposition. Et quand on tape « Blues de l’élu d’opposition » sur internet, il y a pléthore d’exemples. Beaucoup de municipalités pratiquent cette politique de la terre brûlée croyant sans doute qu’ainsi l’opposition ne pourra rien produire et que son action restera stérile.
Nous voulons croire qu’il n’en sera rien ici. Mais nous aurons besoin de tout le soutien des 45,21% qui ont bien voulu croire à nos idées. Le déroulement du dernier conseil municipal du 28 février a montré les limites de l’ouverture d’esprit de la majorité. Certes, nous avions un bon nombre de questions (certaines se retrouvent systématiquement posées puisqu’on n’obtient pas de réponse claire ). Mais cela justifiait-il une attaque directe de l’un de nos membres ? Le compte-rendu de la séance vous permettra sans doute de vous faire une idée…
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