Petit retour sur le budget participatif que notre maire qualifie d’hérésie et non essentiel. Pour se justifier, il cite la banque des territoires et assène un chiffre incontestable : 400 communes seulement le pratiquent en 2022. On y retrouve en effet un article très intéressant. Mais il se livre de manière flagrante à une lecture sélective et contrevient à l’esprit de l’article. Il ne garde que le chiffre qui l’intéresse et occulte le sens profond du texte. L’esprit de l’article souligne, au contraire, qu’en fait, le budget participatif concerne déjà un français sur cinq, et affiche un développement rapide, en phase avec l’air du temps.
Si l’on reprend les informations en totalité, on est passé de 7 communes à 400 entre 2014 et 2022. Et des départements et des régions rentrent dans le mouvement. C’est donc un concept assez nouveau et en plein essor qui s’adresse déjà à 12 millions de personnes. En résumé, un vrai élan de modernité dans le budget.
Qu’en est-il autour de nous ?
La Région Occitanie, les départements de la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne ou du Tarn, les villes de Toulouse, Ramonville, Portet-sur-Garonne, Castanet-Tolosan, Pibrac et bien d’autres, ont décidé de consacrer une part de leur budget pour le soumettre au choix des citoyens. Ainsi, ces derniers décident où et comment cet argent public doit être investi. Mais ce n’est pas le privilège des grandes métropoles, puisque la plus petite commune à le pratiquer est Suaux en Charente, avec 430 habitants (mais il y a aussi Castéra-Verduzan dans le Gers ou Chalabre dans l’Aude, si jamais).
Et non ce n’est pas du gaspillage. C’est simplement un fonctionnement différent.
Au lieu de prendre des décisions d’investissement en petit comité, on accorde aux citoyens un véritable pouvoir de décision. On les associe à la politique de la collectivité. Le principe est simple et nous y avons déjà consacré plusieurs articles, dont le dernier en novembre 2022.
Le budget participatif peut concerner tous les projets dans les domaines touchant le cadre de vie, la culture, les loisirs, le sport, le développement durable, la préservation de la biodiversité, etc. Et cela s’intègre donc également dans l’idée d’Agenda 2030.
Du concret
Mais prenons des exemples pour comprendre qu’on ne souhaite pas alourdir le budget communal, simplement le rendre plus transparent.
Dans les investissements qui sont faits chaque année, on peut prévoir entre 15 et 20 000 euros pour le budget participatif et laisser les citoyens à l’initiative des projets qu’ils souhaitent. A l’échelle du Fauga, une telle enveloppe représente 1% du budget total de la commune. Le projet du boulodrome aurait pu entrer dans ce cadre. L’aménagement du chemin du Loup par le Pêcheur Faugatien cochait aussi toutes les cases. Et celui du sapin de Noël de l’Atelier du Fauga aussi. Les coûts ne sont pas les mêmes, ce qui permettrait d’avoir plusieurs projets sélectionnés. On peut imaginer un projet avec la mise en place de panneaux indiquant les essences plantées dans le bois de la Mandre ou encore un développement type parcours de santé en utilisant les appareils déjà en place.
Pour le projet du Bois de la Mandre, nous aurions pu demander à la population du Fauga (parmi laquelle figurent de nombreux professionnels des espaces verts) de faire des propositions. Et le village n’aurait financé que les travaux proprement dits, au lieu de payer un paysagiste extérieur pour y réfléchir.
En conclusion
Non, nous ne voulons pas dépenser sans compter l’argent de la commune. Au contraire, nous voulons que les administrés comprennent mieux les choix qui peuvent se faire au niveau du budget en les y associant, et en les mettant à l’action. La dynamique des projets s’inverse alors totalement, avec des citoyens à l’initiative et la commune en soutien.
Et nous espérons ainsi que les Faugatiens se mobilisent plus volontiers pour porter des évolutions positives pour le village.
Aussi, nous continuerons à proposer un budget participatif, que le maire continuera vraisemblablement à refuser….
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