« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ! » : avec cette phrase, Mark Twain interroge la notion d’impossibilité. Il renvoie l’individu à ses propres barrières mentales, qui le limitent dans ses actions, et de fait, dans ses réalisations. Ainsi encourage-t-il à oser résolument pour progresser. C’est très inspirant. Mais qu’est-ce que cela peut donner en pratique ?
Un exemple concret
Très récemment, un petit village ariégeois, Appy, a joui d’une petite notoriété. Il a en effet été le théâtre de la réalisation d’un projet communal innovant, complètement en phase avec notre époque et la transformation sociétale qui l’accompagne. Investisseur privé, volonté politique locale, esprit citoyen et coopérative éthique se sont unis pour donner corps à une idée dont le concept de base pouvait laisser a priori dubitatif : équiper un village des montagnes ariégeoises de voitures électriques. Mais le défi a été brillamment relevé.
Un projet gagnant-gagnant
A la base, on trouve une idée marketing d’un constructeur automobile français, un peu passée inaperçue il y a 3 ans. Mais prenant la balle au bond, la petite municipalité ariégeoise ne s’est pas arrêtée là. Elle a mobilisé autour d’elle et est allée plus loin. Le maire a su s’entourer d’un partenaire engagé et compétent pour les aspects techniques : EnerCoop. Les citoyens ont joué le jeu et se sont appropriés la démarche, en la voulant résolument écologique. Ainsi, Appy est devenu le premier village à rouler tout électrique en France, grâce à une énergie que le village produit en grande partie. L’inauguration festive du dispositif a eu lieu le 5 novembre 2022.
Au final, le village autoproduit jusqu’à 35% de sa consommation électrique totale. Tout le monde rêve d’un résultat pareil.
C’est facile ?
Non, évidemment, ce n’est pas facile. Comme souligné par le maire d’Appy, ce n’est pas un chemin simple. Mais du moment que l’on y met de la volonté et de l’énergie, ce n’est pas impossible. Un tel projet communal nécessite une bonne préparation. Appy a trouvé le bon partenaire technique, et a su aller chercher efficacement les subventions. A l’arrivée, l’installation aura couté seulement 12 500 euros à la commune. Un budget à la portée de toutes les bourses communales. Au prix 2023 du kWh (0,2062 € TTC par kWh), cela représente 60,62 MWh. Soit l’équivalent de 2 ans de production de l’installation. Et les panneaux ont une durée de vie de 30 ans.
Même s’il a fallu un peu transpirer pour y arriver, le jeu en valait clairement la chandelle.
Et au Fauga ?
Au Fauga, rien, justement. Un tel projet aurait bien sûr été considéré « loufoque et fantaisiste » par M. le maire (Cf. le Bulletin municipal 2023), et donc impossible. Il n’aurait pas dépassé le stade embryonnaire. Car sans volonté politique des acteurs locaux, rien ne peut se faire sur le territoire.
L’exemple d’Appy nous démontre pourtant que l’ambition peut aussi se conjuguer avec petite commune et moyens modestes. Loin de représenter un gaspillage d’argent public, c’est au contraire un levier très efficace pour diminuer les dépenses et augmenter les ressources à long terme. Exactement ce dont notre commune manque.
En contre-plan, l’action de notre commune apparaît bien pâle, voire transparente. On ne parle pas ici d’équiper tout le monde avec des voitures électriques. Mais même pour la rénovation de la cantine, la pose de panneaux photovoltaïques sur le toit n’a pas été envisagée, par peur du surcoût. Et pour compenser ce surcoût, l’idée de solliciter le plan France Relance n’a pas non plus effleuré la majorité. Ces 2 points ont été confirmés par le maire en personne, lors d’un entretien en mairie fin 2021.
Au final, toutes ces opportunités perdues représentent des euros en moins dans le budget communal.
No responses yet