Il y a peu, nous vous avons expliqué le principe du budget communal, avant de vous montrer plus concrètement quelle était la situation du village. Voici le 3ème volet, notre conclusion sur les finances du Fauga.
Des investissements insuffisants
Nos deux premiers articles montraient que notre village n’a que peu de ressources. Il a dû et doit encore vendre une grande partie de son patrimoine pour financer ses projets. Plutôt que de recourir à l’emprunt, la mairie a préféré se séparer de ses biens. L’objectif était donc d’avoir moins de dettes.
En apparence, on pourrait se réjouir de ce désendettement en se félicitant des progrès du village. Sauf que sans traiter les recettes, le village s’appauvrit irrémédiablement et à long terme, quel que soit le choix, emprunt ou vente de terrains.
Dans une commune déjà bien dotée en infrastructures et services, une gestion serrée des dépenses pourrait en effet suffire. Le problème, c’est que depuis des décennies, Le Fauga s’est inscrit dans une logique de gestion limitée des besoins et n’a pas vu – ou voulu voir – les investissements requis. Les élus n’ont pas non plus fait les choix nécessaires pour majorer les recettes. De fait, le village est en retard.
Aux origines, le manque d’anticipation
Par exemple, l’ouverture à tout va aux constructions, assumée par la majorité et ses prédécesseurs, a soulevé le problème de la cantine. Il a fallu gérer sa construction en urgence alors que des projets précédents (médiathèque, ateliers, mairie) auraient pu lui céder la priorité.
Parallèlement, l’école n’est toujours dotée que de préfabriqués depuis des années. S’ils proposaient un certain confort à l’origine, leur durée de vie n’est pas celle d’un bâtiment en dur. Il faut l’anticiper.
De manière plus générale, la voirie est vieillissante, il y a peu de trottoirs, pas de salle de sport, plus de terrain de tennis, etc. Et la mairie a cédé déjà beaucoup de terrains, souvent sans cohérence (logements collés contre le bar restaurant La Source, destruction du terrain de tennis pour des maisons, etc.).
En somme, des chantiers s’accumulent mais les ressources manquent.
Pourtant ce n’était pas inéluctable
La situation du village, à proximité de l’autoroute et doté d’une gare, est attractive pour les entreprises. Des travailleurs sur place favorisent l’implantation de commerces et permettent de les pérenniser. Par ailleurs, les allées et venues des travailleurs favorisent la sécurité des quartiers par leur seule présence. Actuellement, les faits de délinquance sont inhérents au caractère « dortoir » du village.
Pour une raison qui nous échappe, Le Fauga a quasi multiplié sa population par 3 en 30 ans. Mais dans le même temps, il a perdu presque tous ses commerces et services. Pourtant, les opportunités n’ont pas manqué mais ce sont les villages autour qui les ont saisies.
Il y aurait beaucoup à faire pour inverser cette tendance par l’attrait touristique du village (connexion du Via Garona, modification du tracé du Trans-garona, aménagement et valorisation des chemins verts, développement des voies douces et connexions avec les autres voies, panneaux d’information, chemin mémoriel du Parc de stockage, passerelle Aouach, etc.) ou son développement par l’apport assumé enfin des commerces et services utiles de proximité (dont les espaces de coworking que les partenaires publics étaient prêts à développer).
Une multitude d’opportunités sont déjà passées et ont profité à d’autres villages. Pourtant, les majorités, anciennes et actuelle, vous auraient certifié que rien n’était possible. A l’image de la gestion du bac, il y a des discours convenus qui cachent des réalités plus cruelles.
Le village n’est pas à l’abri des mauvaises surprises
« Gouverner, c’est prévoir ». C’est ainsi que les élus affrontent les aléas, mais pas au Fauga. Cette année, le maire a déjà annoncé la fragilité du budget face à l’explosion du coût de l’énergie. Et on attend également ses conclusions sur l’impact du pacte financier engagé au niveau de l’Agglo.
Derrière ces arguments se cache une autre lecture. A toujours subir les effets d’une politique non maîtrisée, il faut bien se trouver des excuses avec l’actualité.
Et pour être clair, c’est bien cette situation qui, se répétant mandat après mandat, génère l’impossibilité de faire face à des situations imprévues.
Alors, comment sort-on de cette situation ?
La prochaine municipalité, quelle qu’elle soit, n’aura d’autre choix que d’augmenter les revenus du village.
Pour notre part, nous nous y attellerons sans arrêter les investissements. Mais nous choisirons des investissements productifs, ou générateurs d’économie pour la commune. Ces investissements seront soutenus par une recherche active de subvention. Chaque opportunité, comme le plan France Relance, sera analysée.
L’impôt foncier est une solution de facilité. Il ne doit être actionné qu’en dernier recours.
Cela prendra du temps, mais petit à petit, nous serons en capacité de ramener les finances de la commune vers des standards plus vertueux.
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