Le conseil du 6 avril a été, entre autres, l’occasion pour nous de questionner le maire sur la gestion des commerces ambulants du Fauga. Il y a eu régulièrement des changements dans la présence ou les horaires. Or, nous sommes toujours soucieux de l’animation commerciale du village.
Nous voulions donc faire un point et discuter globalement de leur situation. En guise de préparation aux échanges, nous avions posé la question avant le conseil du montant du droit d’occupation éventuel du domaine public sur la commune. Nous voulions également savoir s’ils avaient éventuellement été votés en conseil.
La réponse du maire
Le maire a d’abord indiqué qu’il y a 4 ambulants actuellement. Il a précisé ensuite qu’au titre de l’augmentation du coût de l’énergie, il avait demandé aux 4 concernés de payer une indemnité de 50 € par mois pour l’électricité. Tous ont dit oui sauf le boucher. Ce dernier a proposé de revenir le jeudi de 15H00 à 17H00 sans se brancher. Mais il a constaté après coup qu’à cet horaire, son camion était en plein soleil. Donc, en date du conseil, il était en phase de réflexion.
En réponse à notre question sur la délibération en conseil municipal, le maire a ajouté que nous l’avions prise le 4 juin 2020.
C’est en fait un raccourci pour dire que le conseil municipal l’avait autorisé (point 4) à fixer seul ce droit d’occupation jusqu’à 2 500 €. Autrement dit, sa majorité l’a autorisé à ne pas consulter le conseil pour décider des montants éventuels à demander aux ambulants du village.
C’est un pouvoir qui permet au Maire de s’affranchir notamment de demander un vote en conseil. A l’époque, quand la délibération avait été mise aux votes, nous nous étions abstenus. Nous comptions sur le discernement du maire pour tout de même soumettre les sujets importants en conseil.
D’ailleurs, le maire a récemment dit qu’il ne nous ouvrirait aucune porte du fait de ce que nous écrivons sur notre site. Il avance que nous avons toujours été dans la confrontation. Cette délibération de début de mandat est un exemple du contraire. Nous en profitons pour lui rappeler la chronologie des faits.
Nous avons interrogé le boucher
En conseil municipal, le maire nous dit que le boucher réfléchit. Mais des Faugatiens nous ont averti qu’il était parti et ne passait en fait le jeudi que pour des livraisons. Nous l’avons donc contacté pour bien comprendre sa situation.
Il nous a dit que le maire lui avait effectivement demandé une participation mais non pas de 50 mais de 100 € mensuels. « C’est le montant de mon électricité pour la maison! » s’est-il exclamé. Il a bien confirmé que ça lui avait été présenté comme une participation pour l’électricité.
Mais ce n’est pas ce qui l’a fait partir. Il a ajouté « Comme à 100 € j’ai dit non, il a proposé 50« . Là, il a avoué s’être senti comme… « arnaqué » (sic). Il n’a pas compris qu’on vienne lui expliquer que le coût de électricité faisait qu’il devait payer 100 € puis qu’on divise la somme en deux parce qu’il refusait. « Un coût c’est un coût » nous explique-t-il. « C’est un peu comme si on était en train de marchander« .
Il nous a assuré qu’il voudrait bien revenir au Fauga (le vendredi matin pour être précis) mais qu’il souhaitait que les choses soient claires.
« Le prix demandé, c’est plus de deux fois ce qu’on me demande pour être aux Abattoirs à Toulouse. J’ai mon carburant à payer pour venir depuis le Tarn. Ils se rendent compte ? Et demandez à Saint-Sulpice leur prix, c’est quand même plus sérieux« .
Nous avons interrogé Saint-Sulpice sur Lèze
Nous avons donc contacté le premier adjoint (Denis LAFARGUE) de Saint-Sulpice sur Lèze, ville de plus de 2 300 habitants qui peut être comparée au Fauga en terme de taille mais plus dynamique sur le plan économique, en particulier le marché.
M. LAFARGUE nous a gentiment expliqué la manière de voir du village.
En premier lieu, il nous a expliqué que les tarifs étaient discutés en conseil municipal. Même si le maire avait reçu des prérogatives en début de mandat pour gérer seul des sujets, ils avaient convenu collectivement que ces points devaient être discutés entre tous. Bel exemple de démocratie, sachant qu’il y a une opposition et qu’elle a été autrement moins bonne perdante que nous.
En l’occurrence, le Conseil regarde d’abord les jours compatibles avec les commerces locaux pour ne pas qu’il y ait de concurrence. Ensuite, ils ont des tarifs pour les commerçants du marché, pour les itinérants exceptionnels, et enfin les ambulants comme les nôtres. Pour ce qui est du forfait électrique seul, ils l’ont fixé à 4 € la demi-journée. Et pour les ambulants, ils ont groupé droit de place et fourniture d’électricité dans un abonnement trimestriel de… 50 €.
Conclusion
Une ville plus dynamique comme Saint-Sulpice demande 50 € par trimestre, droit de place compris. S’il s’était agi de demander une participation pour l’électricité, en se calant sur leur politique, 16 € mensuels auraient été logiques. Pourquoi en avoir demandé 100 ? Comment la majorité s’y est prise pour fixer ce droit ?
Par ailleurs, Saint-Sulpice attire raisonnablement du monde autour. Au Fauga, il n’y a pas ce même dynamisme. Le boucher nous a d’ailleurs expliqué : « Ca fait trois ans que je venais et j’invitais d’autres commerçants à venir, avec de la réussite parfois. Ce n’est pas facile, il faut que chacun y mette du sien« .
Pourquoi aller demander un droit de place alors que l’animation est atone? Et de la même manière : tous les commerces ambulants se valent-ils en termes de consommation pour leur demander la même chose?
Nous pensons que leur offrir l’électricité et la place, tant qu’ils apportent un service au village et ne concurrencent pas nos commerces, est le minimum. D’ailleurs faut-il mettre en place cette participation pour revenir dessus dans trois ou six mois si les tarifs baissent?
De notre point de vue, ce débat doit avoir lieu en conseil municipal et l’apport de service doit rester une priorité, tout en préservant nos commerces.
Le boucher n’attend qu’une autorisation et un tarif raisonnable pour revenir. Il en a la volonté. S’il ne revient pas…
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