Dans notre premier article sur le budget, nous avons vu que les chiffres présentés dans le bulletin municipal n’avaient que peu de valeur. Essayons tout de même de pousser notre analyse plus loin. Les diagrammes du bulletin indiquent que le fonctionnement enregistre plus de recettes que de dépenses. Côté investissements, les deux sont équilibrés. Mais alors, les finances du Fauga sont saines ? C’est plus compliqué que ça.
Pour commencer, partons plutôt des chiffres réels, et non des estimations. Utilisons pour cela le journal du net (1er site économique français en ligne, 11 millions de visiteurs uniques en octobre 2020, source Médiamétrie//NetRatings).
Commençons par la dette
Historiquement, le village est très endetté. Mais la tendance, depuis plusieurs années, est à la baisse :
On pourrait donc penser les finances du Fauga sont bien gérées. Mais il faut creuser un peu plus.
Les recettes et les dépenses
On constate que le niveau de recettes est très bas (quasiment moitié moins que la moyenne des communes de taille comparable). Corrélativement, le niveau de charges l’est aussi : logique, puisqu’on ne peut dépenser plus que ce que l’on gagne.
A ce titre, il faut noter que la Commune fait des économies sur le fonctionnement. Le Bulletin municipal indique en effet que les dépenses prévues en 2022 étaient 200 000 euros moindres que les recettes. Cette économie n’a pas forcément que des bons côtés. Le revers de la médaille est que l’entretien du village, l’amélioration du cadre de vie, l’apport de nouveaux services aux habitants sont forcément limités. Par exemple, l’ouverture du point vert demande de payer les agents disponibles. De fait, le point n’est pas ouvert toutes les semaines.
En conclusion, si notre dette est apparue très souvent au-dessus de la moyenne des communes de taille comparable, nos recettes et nos charges de fonctionnement sont beaucoup plus basses. Et l’écart s’aggrave.
En clair, la commune ne gagne pas grand chose et par ricochet, ne peut pas dépenser grand chose non plus.
Mais au moins, a-t-on des ressources?
C’est l’autre aspect du problème. Ce n’est pas pour rien si la dette est à la baisse : la Commune ne fait pas appel au prêt pour financer ses investissements (ateliers, médiathèque, salle des fêtes, cantine, ZAE). Elle vend son patrimoine (zones en rouge ci-dessous) pour trouver les ressources financières. En quelques années, ce sont le terrain autour de la Source, l’ancien tennis ou encore la zone devant la rue des Pyrénées qui ont été vendus (ou en cours) :
Une partie a aussi été exploitée pour des infrastructures (ateliers, aire de covoiturage) non productives. Enfin, la Commune s’est aussi désengagée de ses propriétés. Il ne reste ainsi que deux appartements, non loués, dans son patrimoine.
Ce qu’il faut retenir
- La dette baisse, pour revenir dans la moyenne, mais au prix de la vente du patrimoine du village
- Les recettes de fonctionnement étant basses, les moyens en dépenses sont très réduits
- La Commune fait quand même des économies pour avoir un excédent de fonctionnement, au détriment de son développement.
En une phrase : sevrée de ressources, la commune vend son patrimoine pour subsister.
Dans notre futur article pour conclure le sujet, nous parlerons un peu plus des chiffres du budget présenté dans le bulletin municipal. Et nous expliquerons les conséquences concrètes sur la vie des Faugatiens.
2 Responses
C’est vraiment dommage que la municipalité ne fasse pas de demande de subventions pour les infrastructures indispensables au bon fonctionnement des habitants. Quelle perte de temps et de patrimoine.
Continuez, merci Un élan pour le Fauga.
C’est une bonne remarque qui nous permet de répondre en deux points :
1) il ne faut pas confondre emprunt bancaire et subvention. La Mairie demande des subventions à chaque opération qu’elle engage et pour laquelle il est possible d’en obtenir. Mais c’est pour financer ses projets. Et comme elle subit sa politique plus qu’elle ne la maitrise, elle s’est laissée dépasser par l’urgence de l’agrandissement de la cantine (liée à sa propre politique d’urbanisme) qui s’est réalisé dans les conditions que l’on sait (elle est notamment passée à côté du plan France Relance, au contraire d’autres communes autour). Avec de la maîtrise, la commune profitait de France Relance et pouvait également financer le terrain de tennis promis avec le plan « 5 000 terrains de sport ».
2) sur le volet de l’emprunt bancaire, il s’agit là aussi d’un choix politique. Il nous semble que le principal problème réside moins dans le choix de la vente de patrimoine que dans la finalité de l’acheteur, comme des constructions d’habitations contre le seul bar restaurant du village et sur une zone plus naturellement dévolue au développement économique.
Sur le volet subventions, nous allons publier prochainement un article sur un exemple de politique volontaire et efficace en la matière.