législatives anticipées

La nouvelle a pris tout le monde de court. Dimanche dernier, une fois connu le résultat des élections européennes, le Président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale. Conséquence : les 30 juin et 7 juillet, les Français vont devoir voter de nouveau pour des législatives anticipées. Quelle que soit l’issue de ce scrutin, il est sûr qu’il marquera un changement : refondation, reconstruction, ré-orientation ou saut dans l’inconnu ? Le Peuple décidera et son choix sera déterminant. Notre seul conseil sera donc le suivant : allez voter. Il est toujours préférable de s’exprimer soi-même plutôt que de laisser la décision aux autres.

En attendant, on vous explique tout sur ces législatives anticipées, mode d’emploi en 3 minutes chrono.

Pourquoi voter si vite ?

Le délai est très court, mais il respecte la Constitution. Le vote doit être organisé 20 à 40 jours après la dissolution. Avec la période de congés d’été qui arrive, placer le scrutin après le 14 juillet faisait courir un risque d’abstention trop grand. La conséquence, c’est que le délai d’organisation est très réduit. Au-delà des partis politiques qui doivent s’organiser pour déposer les candidatures en 6 jours (la limite est le 16 juin), c’est le personnel administratif des mairies (et dans les petites communes, les élus) qui se retrouve sous pression pour l’organisation. L’effet le plus inattendu de ceci est sans doute l‘annulation de la baignade dans la Seine par Anne Hidalgo.

Pourquoi législatives « anticipées » ?

Parce que le rythme normal d’une mandature est de 5 ans pour un(e) député(e). Or les dernières élections étaient en 2022, juste après les présidentielles. Comme l’Assemblée est dissoute, le mandat de 2022 s’arrête. Donc, on « anticipe » la fin normale qui aurait dû être en 2027 pour élire de nouveaux député(e)s.

Mais on vote pour le Premier Ministre ?

Pas du tout. Le vote est organisé par circonscription, chacune regroupant environ 125 000 habitants. Chaque circonscription élit 1 député(e) en 2 tours, pour amener finalement 577 député(e)s à l’Assemblée. Ces députés définissent donc la nouvelle représentation politique de la France. Il revient ensuite au Président de choisir le futur Premier Ministre. Mais celui-ci devant constituer un gouvernement qui doit obtenir un vote de confiance de la nouvelle assemblée, le Président devrait tenir compte du résultat des élections. Il pourrait donc devoir choisir quelqu’un qui n’est pas de son camp.

On peut ainsi se retrouver dans un scénario de cohabitation. Ce ne serait pas une première, et la Constitution l’a prévu.

Une fois nommé, le Premier ministre propose ensuite son gouvernement. Cependant, le Président garde la main sur la désignation des ministres de la Défense et des Affaires Étrangères.

On va forcément voter le 7 juillet alors ?

Non, pas forcément. Le scrutin est prévu en 2 tours, mais un seul peut suffire. Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50% des suffrages exprimés ET un nombre de voix au moins égal à 25% du nombre des électeurs inscrits. Si ces 2 conditions ne sont pas réunies, il y a un second tour, le 7 juillet donc. Ne restent en lice que les candidats arrivés en tête et les candidats suivants ayant obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits. Il peut donc y avoir 2, 3 voire 4 candidats au second tour. On voit ici que l’abstention joue un rôle déterminant, puisqu’on parle de pourcentage d’électeurs inscrits. On l’a dit, on le redit : allez voter!

Je ne suis pas chez moi les jours de scrutin, je ne peux pas aller voter ?

Si, vous pouvez voter par procuration. En résumé, 2 moyens s’offrent à vous :

  • la procuration « papier » en remplissant un CERFA (14952*03). Classique et efficace, il vous faut tout de même vous rendre dans un commissariat de police, une brigade de gendarmerie, un consulat ou un tribunal judiciaire.
  • la procuration dématérialisée via le site www.maprocuration.gouv.fr. Il vous faut tout de même disposer d’une identité numérique avant de faire la démarche pour que la procédure soit entièrement en ligne. Sinon, il vous faudra tout de même vous déplacer en gendarmerie, commissariat de police ou consulat.

Il suffit que la personne mandatée soit inscrite sur une liste électorale, au jour de l’élection. Elle peut être inscrite dans une commune différente. Mais dans tous les cas, elle devra se déplacer dans votre bureau de vote.

Attention, si vous êtes absent pour les 2 tours, il faut établir procuration soit pour les 2 tours à la même personne, soit établir 2 procurations pour chacun des tours à 2 personnes différentes.

Et si finalement, vous êtes chez vous le jour des élections, vous pouvez toujours vous déplacer en bureau de vote.

Alors, on vote ?

Mais oui, mille fois oui ! Le suffrage universel direct est le fondement de notre démocratie. Quel que soit le résultat, ces élections législatives anticipées seront le reflet de l’expression du peuple. Nous sommes le Peuple ! Tous ensemble. Exprimons-nous ! Notre voix compte !

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One response

  1. Bravo
    Votre article est parfait et pédagogique (comme toujours)
    Oui mille fois oui il faut aller voter. Voter
    c est s’exprimer. Ne pas voter c est laisser les autres choisir pour vous.
    Alors oui oui et encore oui tous aux urnes.

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