Il y a un peu plus de quatre ans maintenant, nous nous étions lancés dans la campagne municipale. Avec de grandes lignes directrices et quelques idées. Parmi les priorités, le projet d’Un Elan était le rachat du Parc de stockage. Nous avions expliqué pourquoi. Et 4 ans plus tard, lors du conseil du mardi 30 janvier au soir, nous avons vu revenir ce projet. Mais le montage proposé est très différent de ce que nous souhaitions.
Retour sur la campagne 2020
Le projet d’Un Elan, c’était (Cf. notre plaquette, page 5) : « (…) se réapproprier et d’aménager la zone, (…) préserver un espace vert de promenade, (…) implantation de stèles mémorielles sur l’historique du site, (…) un parc photovoltaïque pour la production d’énergie propre (et assurer un retour sur investissement pour la commune)« .
Nous sommes allés en préfecture rencontrer Madame LENGLET, en février 2020, pour expliquer notre démarche et parler faisabilité. Elle s’était montrée très positive. Nous considérions que la zone avait un potentiel énorme, à la fois culturel, sportif, lucratif, écologique, etc. Bref, c’était un atout majeur pour la collectivité. Il était impensable de laisser une parcelle de 50 hectares boisés au cœur d’un village être à la main du privé. D’ailleurs, à cette époque, le privé n’en faisait rien. C’était un terrain pollué qui ne valait pas grand chose.
Le suivi par nos élus
Une fois les élections passées, nous ne nous sommes pas démobilisés. Parce que nous savions que l’intérêt des Faugatiens était de reprendre cette parcelle et que le projet de golf de la majorité était sans avenir. Nous avons relayé aux habitants les décisions judiciaires qui concernaient la zone. Dans la foulée, nous avons proposé une consultation qui donnait sans ambiguïté la faveur au projet d’Un Elan.
Mais à peine les résultats de la consultation publiés, nous avons appris le rachat de la parcelle. Ça nous a mis un coup parce que cette réappropriation nous tenait à coeur. Nous avons contacté par deux fois le directeur local d’Eiffage Immobilier pour en savoir plus.
Il nous a indiqué que, lassée par les poursuites judiciaires qui couraient depuis des années, sa hiérarchie lui avait demandé de se débarrasser de la parcelle. Devenue définitivement inconstructible, elle était inutile pour le promoteur. Il avait donc averti la Commune dès 2019. L’ancien maire, Mario ISAIA et l’adjoint aux finances de l’époque, Jean-Marie PUIG, n’ont pas réagi.
Face à cette inaction, en 2022, nous étions encore à nous battre en sollicitant tous les partenaires possibles, pour sauver coûte que coûte les ressources du village.
Le projet d’Un Elan voit le jour
Au final, vous avez désormais tous reçu la plaquette de présentation du projet SOLVEO. Distribuée le lendemain du dernier conseil, elle vous montre que tout était déjà décidé et que le conseil n’a servi à rien (comme d’habitude)
Mais si vous regardez le fond, à part le véhicule électrique, c’est notre projet. Avec certes plus de panneaux et moins de verdure, mais c’est exactement l’esprit de ce que nous vous avions proposé :
- « La périphérie de la zone serait aménagée pour une longue promenade, à destination des familles et des coureurs à pieds » : le chemin fera le tour et sera autant pour les piétons, les vélos et les poussettes.
- « des zones de repos et de jeux pour varier les plaisirs » : SOLVEO a prévu un observatoire, des installations sportives.
- « Nous souhaitons, le long de ce chemin, également mettre en place des stèles mémorielles pour rappeler le contexte historique de la zone » : SOLVEO placera des panneaux en ce sens et devrait installer un ancien wagon du site.
Lors du conseil, nous avions demandé, non sans humour, au directeur technique de SOLVEO s’il avait déjà eu vent de notre projet. Surtout que suite à une question en séance, il avait convenu ne jamais faire ce genre de choses habituellement. Le directeur nous a répondu que pour les panneaux historiques, il avait déjà participé à un projet contenant une telle initiative, et il avait trouvé l’idée très bonne pour l’ancien parc de stockage.
Nous en concluons que nous avions de bonnes idées.
En conclusion, quelle différence?
La grosse différence entre le projet d’Un Elan et celui de SOLVEO, ce sont les retombées financières pour la commune. Parce que dans notre projet, nous voulions racheter la parcelle.
Le maire s’est défendu ces années en affirmant que nous n’aurions jamais acheté « un terrain pollué des millions« .
Mais de un, en 2019, ce terrain pollué dont voulait se débarrasser un industriel qui fait 20 milliards de chiffre d’affaires annuel ne valait pas grand chose à l’époque. « 250 000 euros » nous ont dit officieusement les Domaines. Nous avions fait un article sur le sujet. Et début 2020, avec le Covid, ce prix devait être encore plus bas.
De deux, Eiffage avait clairement dit qu’ils voulaient s’en débarrasser et ils étaient prêts à négocier avec la Commune dont ils savaient qu’elle avait peu de moyen.
De trois, le prix n’est pas un problème au fond. Quand on voit l’investissement financier de SOLVEO (plus de 36 millions), les retombées financières espérées (entre 6 et 7 millions par an, selon l’estimation de puissance donnée par SOLVEO), nous aurions obtenu un loyer très conséquent (au moins 100 000 euros). Et pas que pour 15 ans comme les redevances promises, mais à vie. Entre temps est apparue une crise énergétique majeure. Peu importe le prix du terrain, il fallait foncer.
Dans le bulletin municipal de 2023, le maire Jean-Marie PUIG insistait : « Les élus de l’opposition pour financer des projets irréalistes, loufoques, fantaisistes (oui je persiste) seraient prêts à mettre les finances de notre commune dans une situation catastrophique« .
Nous sommes assez fiers au contraire, pour une équipe de gens « sans expérience« , d’avoir imaginé un projet en tout point semblable à celui d’un industriel du métier. Et face à la Majorité qui gère « en bon père de famille », nous avions bien mieux anticipé.
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